Alors que j’étais encore toute petite, au Bénin, mon père m’a appris à aller à l’église, mais je n’avais rien compris à l’Évangile ni au message du salut. Par contre, la chose qui a marqué ma tendre enfance, c’est la découverte du psaume 23 dans la Bible de mon père. Et cette Bible est devenue le livre que je lisais en dehors du manuel de l’école. Le chapitre que je lisais vraiment lors de mes premières lectures, c’était le psaume 23, avec ce verset clé : « l’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien ». Ce verset trouvait une résonance particulière en moi, car mon papa terrestre ne ménageait pas sa peine pour pourvoir à mes besoins. De savoir que, quelque part, il puisse y avoir un être suprême, plus grand que mon papa, qui prenne soin de moi, me rassurait et me procurait une certaine sécurité intérieure. Quoi qu’il m’arrivait, de bien ou de moins bien, je pensais à ce verset et je me disais : « Je ne manquerai de rien ».
A mon entrée en 6è, j’ai dû aller en ville chez mon grand frère pour continuer mes études. Là, j’ai été confrontée à l’Évangile, au message du salut. On m’a appris que je devais demander pardon pour mes péchés, mais je n’avais pas vraiment saisi la grâce et le salut de Christ. J’allais à l’église et je priais avec ma famille. Notre vie familiale était rythmée par une certaine rigueur religieuse. Je n’avais pas choisi personnellement de marcher avec le Seigneur. Je ne faisais que suivre ma famille. J’aspirais un jour à ne plus avoir à subir toutes ces contraintes religieuses mais avoir une vie plus libre.
Après mon Bac, j’ai été envoyée en Côte d’ivoire pour poursuivre mes études. Dans ce pays, loin de ma famille et de mon église, j’ai fait le choix de vivre ma vie loin de Dieu, une vie qui ne le glorifiait pas. Je me croyais libre, mais en fait, j’étais bien enchaînée par mes mauvais choix. Cette vie d’errance a duré 2 ans pendant lesquels Dieu ne m’a jamais abandonnée, même si je lui avais tourné le dos. Il me rappelait souvent dans sa parole ou à travers des amis ou la famille, qu’il n’était pas loin de moi. Il me rassurait toujours de son amour, même si je ne voulais pas saisir la main qu’il me tendait. Mon grand frère voyant le chemin de perdition que je prenais, a voulu me soustraire à cette vie en me faisant venir en France en 1989.
Dieu avait un plan pour ma vie, car c’est en France un jour de Juillet 1991, que Dieu m’a convaincue de péché, et que j’ai compris que j’avais un choix à faire et à l’instant-même. Dieu a éclairé mon esprit et j’ai pu saisir par la foi le pardon de Dieu lors d’un entretien que j’ai eu dans ma chambre avec un chrétien qui vivait alors chez nous. J’ai senti le lourd fardeau que je portais depuis des années tomber, comme dans le livre de John Bunyan – le voyage du pèlerin, où le fardeau du pèlerin tombe à la vue de la croix. Là encore, mon bon berger a pourvu à mon besoin de délivrance et de pardon. Ce fut pour moi le début d’une nouvelle vie. J’ai eu d’autres difficultés dans mon cheminement, mais le Seigneur a toujours été fidèle en toutes choses.
Lorsque je regarde en arrière, et que je me souviens de tout l’enseignement reçu, ainsi que, certainement, des prières des miens pour moi, je me dis qu’il est bon d’enseigner à l’enfant la parole de Dieu dès son jeune âge. Car, par tout ce que j’ai entendu dans mon enfance, Dieu me rappelait à lui pendant mes années d’errance.
J’ai commencé ma vie professionnelle dans le monde associatif, à la Fédération Protestante de France. Après un congé parental de 3 ans, j’ai été conduite par « la main invisible du bon berger » dans une société de bâtiment et de travaux publics comme chargée du personnel pendant 8 ans. Depuis quelques temps, j’étais en réflexion pour savoir quelle orientation pour ma vie. Un dimanche, lors d’un culte, j’ai entendu l’annonce de l’AEE, et j’ai pensé que c’était Dieu qui me faisait un clin d’oeil, que la réponse était là. Je rends grâce au Seigneur pour la façon dont il dirige nos pas. Je suis heureuse de revenir dans une structure associative telle que l’AEE, après 8 ans dans le bâtiment et les travaux publics. Je me demandais quel pouvait être le rapport entre le bâtiment et l’AEE ? Puis à la rencontre d’automne, j’ai lu sur la grande affiche : « Évangéliser un enfant, c’est bâtir l’avenir ». Cela m’a évoqué le slogan de mon ancienne société de bâtiment, qui était : « Réparer pour l’avenir », à la différence que la mission de l’AEE, ce n’est pas de réparer l’avenir, mais de le bâtir. Nous voulons annoncer ensemble l’Évangile aux enfants, avant que le monde ne les abîme, pour qu’ils n’aient jamais besoin d’être « réparés ».